Le web est en mouvement, se déhanche, danse entre les pages et shake les réseaux sociaux ; et de toute cette agitation naissent des tendances qu’Alchimia vous propose d’analyser chaque mois… entre un twist et un jerk donc !
La transformation numérique des entreprises court sur toutes les lèvres, ricoche sur les touillettes des espaces cafet’, envahit les articles spécialisés et génère de gratifiants leads sur les sites conseil 3.0 ! Tout le monde tente de se faire une place dans l’écosystème « digital friendly » à la sauce agile et aux petits oignons « disruption ». Parmi eux, en première ligne, les dirigeants – qu’ils soient ceux de grands groupes comme de PME – se doivent de suivre le mouvement sous peine d’être placardisés, voir « low technologisés ». A l’époque de l’utra-visibilité et du contenu roi, les directions se doivent donc de tirer les couvertures médiatique et digitale pour se positionner clairement et soutenir la stratégie de leur boîte. Pourtant, comme tout secteur de la communication, l’e-influence corporate est un métier (si, si, on vous le jure !) qui ne s’apprend pas en un tweet…
Boss et bad buzz
Alors que notre jeune président joue du live Facebook au standard de l’Elysée et à tout à fait compris le pouvoir des réseaux sociaux et l’importance de l’e-influence, certains patrons négligent encore cet aspect et/ou l’utilisent à mauvais escient ; du numéro 2 de New Balance dont les paroles sont ressorties sur Twitter, au président Trump et ses tweets « no filters », une prise de parole sur les réseaux sociaux doit aujourd’hui être encadrée pour ne pas risquer un « bad buzz » véhément et une chute de la notoriété de l’entreprise ou de son cours à la Bourse. Après la révolution web 2.0, il est coutume de dire que chaque personne est un média en puissance ; et cette règle n’échappe pas aux dirigeants d’entreprise qui n’ont plus vraiment la possibilité de faire l’impasse sur ces aspects « de la vie courante ».
Les réseaux sociaux, particulièrement ceux qui concernent le corporate (comprenez l’image de l’entreprise en externe et en interne), à savoir Twitter et LinkedIn, sont aujourd’hui des canaux de communication qui favorisent aussi bien la diffusion d’un message, – ou d’une vision dans une logique plus personnifiée – que la transparence au service du consommateur. A ce titre, ces réseaux sociaux sont de formidables outils de visibilité qui doivent être intégrés dans la stratégie globale de communication des entreprises et de leurs dirigeants afin de jouer leur rôle dans l’ambition finale de générer du business. Nourrir sa parole en se positionnant aussi bien sur des sujets internes que sur des enjeux du secteur, tout en jouant sur les aspérités d’une personnalité  est devenu une obligation. Bref, plus que n’importe qui d’autre, le dirigeant se doit de devenir le vecteur principal du message de son entreprise mais également d’étendre son influence en partageant avec ses communautés, une vision stratégique de l’avenir. Devenir un média donc…
Le BOSS content : entre personal branding, enjeux business et vision !
Le « brand content » est aujourd’hui le roi du jeu de la communication corporate. Créer son contenu, c’est le nec plus ultra de l’influence ; mais créer SON contenu, ce n’est pas simplement rédiger une tribune Pulse en paraphrasant ce que les autres ont raconté, souvent mieux, dans trois paragraphes ponctués de dix-sept virgules! Créer du contenu est un exercice qui requiert deux principales qualités : être un spécialiste de son domaine ET croire, partager, exprimer une vision sur au moins une thématique propre à son business, tout en insérant cette prise de parole dans la stratégie globale de communication qui répond à des critères de temporalité et de couleur du message. Ainsi, là où les entreprises peinent encore à créer leur « brand content » de manière originale, structurée, organisée et à le diffuser sur les bons canaux, la plupart des dirigeants n’ont pas encore pris conscience de l’importance du « boss content ».
Lorsqu’on leur parle d’un portrait « Le PDG du mois » dans les Echos, le boss comprend rapidement de quoi il s’agit ; lorsqu’on aborde la question du contenu digital, en revanche, l’affaire se complique… ! « Pourquoi devrais-je produire du contenu exclusif pour un blog que je ne connais même pas ? » ; la réponse est simple et paraîtra évidente à la plupart des communicants : parce que ce blog est souvent lu par des centaines de milliers de personnes, qu’il publie des sujets spécialisés et qu’il permet de toucher directement, avec un fort taux d’engagement, des communautés spécifiques et, souvent, assez jeunes. CQFD. Là encore, que ce soit sous la forme d’une tribune, d’un portrait, d’une interview ou d’un article de fond, il est aujourd’hui primordial que les dirigeants prennent l’habitude de s’exprimer sur le web par la création d’un « boss content » exclusif dans lequel ils pourront aisément faire passer le message qui leur permettra d’être identifié par les différentes sphères comme un « influenceur », voir, le graal, un « visionnaire » !
Le tout sans compter sur l’aspect managérial : un patron qui s’exprime avec aisance sur les réseaux sociaux et sur le web gagne en crédibilité et en « appréciation » auprès de ses collaborateurs, aiguise son personal branding favorable à son potentiel plan de carrière et humanise sa personne. Autant de facteurs qui permettent de se rapprocher de la sacro-sainte « horizontalité » si chère aux spécialistes management ! A l’heure d’un client roi et d’une communication qui se veut de plus en plus transparente et personnalisée, le « boss content » et sa diffusion via les réseaux sociaux « personnels » du dirigeant devient un levier majeur qui crée de la valeur pour son management donc, qui facilite son recrutement – si j’ai été séduit par le discours d’un patron, pourquoi ne pas le suivre dans son aventure et postuler dans sa boîte ? – et, bien évidemment, qui génère du business pour l’entreprise. A ce sujet, il faut arrêter de croire que la communication est un budget « plaisir » dont on ne peut évaluer l’impact sur les résultats de l’entreprise et ses ventes !
Dirigeant connecté
Il ne faut cependant pas tout confondre : communiquer via ses réseaux sociaux personnels et s’exprimer sur le web n’est pas non plus synonyme de franchissement de la frontière « vie publique / vie privée » ; gérer sa e-réputation et son influence, c’est trouver l’équilibre juste entre des prises de parole qui sont intégrées dans la stratégie globale de l’entreprise et qui doivent être challengées en permanence par des experts en communication.
Mais, après tout, c’est vous le BOSS !