Pouce levé pour, Tendances

Pouce levé pour… #3 – Le Recrutement via les RS !

Pouce levé pour...#3

A l’instar du bouton « J’aime » et après avoir accueilli comme il se doit le bouton « J’aime pas » de Facebook, nous avons décidé de lever le pouce – ou de le baisser – une fois par semaine en analysant une actualité du monde de l’influence. Bienvenue dans l’arène des Césars digitaux !

Le monde du travail vit un profond changement de modèle, tout comme les méthodes de recrutement. L’arrivée du numérique a bouleversé les méthodes de recherche d’emploi et a ouvert le champ à l’innovation. Les candidatures manuscrites font aujourd’hui place aux mails et CV en ligne. Et les réseaux sociaux, initialement réservés aux interactions sociales virtuelles, se voient reconnaître un usage professionnel. Leur utilisation a su être progressivement détournée pour permettre aux recruteurs de faire du sourcing et aux chercheurs d’emploi de dénicher le job idéal.

Selon une étude de Jobvite, 93 % des recruteurs américains utilisent ou prévoient d’utiliser les réseaux sociaux pour leur recrutement. Afin de battre leurs concurrents, ils prévoient également d’y investir 73 % de plus car ils considèrent que cela leur permettrait d’augmenter de 44 % le nombre des candidats en gagnant un temps considérable. Mais si l’exploitation professionnelle des RS par les recruteurs semble bien ancrée outre atlantique, elle reste mineure dans certains pays européens.

On note cependant qu’en France, les réseaux sociaux sont chaque année de plus en plus utilisés pour le recrutement et le personal branding. Par-là, on entend Linkedin, Facebook, Twitter, mais aussi Snapchat ; une plateforme qui compte 8 millions d’utilisateurs actifs chaque jour et sur laquelle bon nombre d’entreprises commencent à travailler leur marque employeur. C’est notamment le cas d’Accenture ou d’Axa. L’exploitation des réseaux sociaux apparaît aussi naturelle pour certaines directions qui ont totalement revu leur mode de management et leur présence RS (entre autres : Sephora, Danone, Société Générale) et ce, essentiellement afin de gagner en visibilité et en efficacité. Le personal branding finit par être aussi important que les profils recherchés. Les entreprises les plus innovantes se sont adaptées rapidement à ces nouveaux outils et ont déjà connu des retombées positives. 

Différents « jouets » pour un recrutement ludique

 

pouce levé pour...#3

 

D’après une étude de Régionsjob, LinkedIn serait majoritairement utilisé pour rechercher des candidats et prendre contact avec eux, faire du sourcing et poster des offres. L’atout majeur présenté par ce réseau est qu’il permet de cibler précisément un profil (contrairement aux job-boards tel Monster ou l’APEC) et de gagner un temps considérable dans le jeté du premier filet de sélection. La puissance combinée des Facebook Ads et des annonces sponsorisées de Linkedin constitue également un outil de sourcing très efficace. Facebook est très souvent utilisé pour renforcer sa notoriété et donner de la visibilité à ses activités. En ce qui concerne Twitter, il s’agirait plutôt, au-delà du simple renforcement au niveau de la marque employeur, de cooptation et de publications d’offres. A la différence de Linkedin, Viadeo et Facebook qui fonctionnent par réciprocité, Twitter est particulièrement efficace pour approcher des personnes qui n’appartiennent pas à un cercle proche, via l’usage du hashtag et la mention du pseudo. Le hashtag permet effectivement de toucher une cible plus large partout dans le monde au travers d’une recherche par mot clé. Un système qui fonctionne bien pour le collectif i4emploi.

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Les réseaux sociaux constituent une base de données externalisée, constamment mise à jour. Alors, si les recruteurs utilisent les RS pour chasser des candidats, communiquer sur les recrutements, travailler leur marque employeur et poster les offres d’emploi de l’entreprise, ils ne se gênent pas pour se renseigner sur les candidats et scanner les pages comme s’il s’agissait de CV !

Une bonne chose pour les chercheurs d’emploi, qui n’hésitent pas à mettre en valeur leurs compétences, contrôler leur image… mais aussi chercher les bonnes personnes et réseauter sur la durée. Sur Facebook, les appels d’offres fusent et les commentaires se multiplient sur chaque publication. De même pour Twitter qui offre l’avantage de l’anonymat via un pseudo qui permet d’éviter d’être sur-sollicité ; une pratique répandue dans l’univers Tech notamment. Les RS garantissent en somme une visibilité mille fois supérieure au simple envoi de CV. Mais attention, cette visibilité est à travailler…

La visibilité, un enjeu aussi pour les chercheurs d’emploi

 

Si vous recherchez un poste sur les RS, il existe un certain nombre d’écueils à éviter, comme notamment :

  • S’éparpiller. Etre présent c’est bien, être actif c’est mieux. Avoir une page sur toutes les plateformes est déconseillé si le chercheur d’emploi ne prend pas le temps de s’en occuper.
  • Mentir. Soyez raccord quand vous créez des profils sur différents sites comme Viadeo, LinkedIn ou même les cvthèques. Veillez à donner le même âge, le même métier, les mêmes dates de vos expériences professionnelles.
  • Mélanger pro et perso
  • Harceler. Il faut s’abstenir de harceler les recruteurs avec des demandes non personnalisées.
  • Négliger l’utilisation des mots-clefs. Déterminez vos mots-clés le plus précisément possible en pensant à ceux qu’un recruteur va utiliser pour trouver un profil comme le vôtre.

Pour mettre toutes les chances de son côté, il faut se construire un profil aussi complet que possible afin d’arriver dans les premiers résultats (en tête de pile) et d’avoir des notifications push qui correspondent. En ce qui concerne la navigation : recherchez par métier et par secteur d’activité pour resserrer les résultats. A ces éléments, ajoutez une dose de proactivité, et vous voilà maître du « online social networking ».

Pouce levé !

Si la phase de sourcing s’en voit accélérée et les opportunités décuplées, le recrutement via les réseaux sociaux ne permet pas encore de compresser le temps dédié à l’analyse des profils. Un profil social n’étant pas complètement fiable, l’étape de l’entretien, qu’il soit physique ou virtuel, n’a pas encore trouvé son équivalent new-age.

Malgré cela, il n’est pas exclu que les réseaux sociaux passent rapidement d’un simple outil complémentaire à un must-do pour constituer ses équipes. A terme, c’est le métier de recruteur qui évolue ; tantôt marketer RH, tantôt Community manager. Cette méthode chronophage ne paie pas de mine: les coûts de la recherche de candidats étant minimes. Quant aux chercheurs d’emploi, il est peut-être prématuré de jeter ses CV et lettres de motivation par la fenêtre, mais tout aussi bon de considérer ces nouveaux outils pour décrocher un emploi. Dans un futur plus ou moins proche, il se pourrait que de nouveaux outils digitaux et algorithmes de mise en relation facilitent l’ensemble du processus de recrutement à tel point que la démarche de recherche d’emploi ne tienne plus qu’à un clic !

 

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