En octobre 1517, Martin Luther placarde ses 95 thèses à la porte de l’église de Wittemberg signant le début de la Réforme en Allemagne. 500 ans plus tard, il les aurait probablement publiées sur Facebook. Octobre est donc un mois tout indiqué pour un « Qué pasa » orienté numérique (#sophisme). Un chiffre le montre : selon une étude publiée par Médiamétrie le 30 octobre, près de 70% des 15-24 consultent les sites et applications d’actualité. S’ils décrochent de Snapchat, c’est que le monde ne va pas si mal !
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L’Amérique, je veux l’avoir et je l’aurai
Un an après son lancement en France, Brut a annoncé l’ouverture d’un bureau à New York en même temps que son ambition de générer 1 milliard de vues par mois (400 millions aujourd’hui) et de conclure une levée de fond de 10 millions d’euros début 2018. Cette annonce fait suite aux velléités de déploiement du média 100% digital en Allemagne, Belgique et Suisse.
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M&A
Le groupe Les Echos et Le Parisien continuent à rechercher les synergies dans un mouvement de rapprochement initié il y a un peu plus d’un an. Ce mois-ci, ils se sont installés dans le même immeuble, afin de susciter la naissance d’une culture d’entreprise.
Au-delà de la recherche de synergies opérationnelles, le but de ces rapprochements est d’encaisser la décroissance du print et le passage à un modèle numérique où la production de contenu est moins rémunératrice. Pour le groupe, le numérique représente à ce jour 1/3 des revenus seulement.
La stratégie portée par Francis Morel, Président-Directeur général du groupe Les Echos-Le Parisien consiste à penser le numérique comme une multitude d’opportunités de développement. Selon lui, la force du numérique est de permettre aisément de faire machine arrière en cas de mauvaise approche. Ceci-dit, il s’avère nécessaire pour réussir de se lancer en permanence dans de nouveaux projets car nul ne saurait prédire quels seront les usages de demain.
La question du business model des groupes média demeurent toutefois un sujet brulant. En effet, d’un côté les GAFA ont une longueur d’avance non négligeable sur l’avenir de la publicité, le programmatique (ils trustent 75% du marché), et de l’autre les GAFA et Telcos réunis bénéficient de la production de contenus des médias tout en profitant d’une position de price-maker. Le projet de Facebook de diviser le fil d’actualité pour mettre en valeur les publications non-issues des médias apparaît alors d’autant plus préjudiciable pour la pérennité de ces entreprises.
Dans ce contexte, les recherches de synergies se multiplient avec par exemple la volonté de fusionner les rédactions print et web de l’Express qui a rejoint Libération dans leurs nouveaux locaux. En outre, les présidents de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et de l’Institut national de l’audiovisuel (respectivement Delphine Ernotte Cunci, Mathieu Gallet, Marie-Christine Saragosse et Laurent Vallet) ont jusqu’au 15 novembre pour rendre à Françoise Nyssen les résultats de leur réflexion notamment concernant « les coopérations à mettre en œuvre ».
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Peur sur la pub
Le numérique est l’enjeu du moment, mais les formats dits traditionnels représentent toujours la source principale de revenue.
A ce titre, Les Indés Radios et le SIRTI se sont montrés fermement opposés à la déréglementation en matière de secteurs interdits et de secteurs segmentés en télévision, envisagée dans le cadre d’une consultation publique portée par le Ministère de la Culture.
Selon eux, dans un contexte de dérégulation, déjà agressif à l’encontre des radios locales indépendantes, le maintien de ces secteurs interdits (il s’agit des actions de promotion commerciale de la distribution à la télévision) s’impose pour garantir le modèle économique des radios de proximité, la diversité du paysage radiophonique en France et la libre concurrence.
Pour Jean-Éric Valli, président des Indés Radios : « déréglementer les secteurs interdits et les secteurs segmentés, c’est condamner à brève échéance les radios indépendantes et mettre fin au pluralisme du paysage audiovisuel français. »
En effet, de nombreuses évolutions intervenues depuis 2013 fragilisent le marché radio : relèvement du plafond de concentration, dérégulation du marché multi-villes ou extra-local ou encore l’ouverture de la publicité de marque à Radio France.
La règlementation sur les secteurs interdits et les secteurs segmentés en télévision apparaît pour la radio comme une règle fondamentale sur laquelle repose son équilibre, déjà fragilisé par les évolutions précitées.
Maintenir la réglementation actuelle permettrait de ne pas aggraver l’asphyxie progressive du marché de la radio. Selon le calcul des Indés Radios et du Sirti, une dérégulation occasionnerait pour eux la perte des 2/3 de leur chiffre d’affaire.
Dans le même temps, la télévision semble bien se porter, à l’image de TF1 qui a vu son chiffre d’affaires progresser de 7,1% au troisième trimestre comparé à 2016, à 429,9 millions d’euros. Sur les neuf premiers mois de l’année, cela représente un CA de 1,46 milliards d’euros (+2,8%) pour un résultat net de 10,1 millions d’euros au 3ème trismestre (l’an dernier, les pertes se chiffraient à 13,2 millions d’euros).
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