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Chiffre hebdo #48
Investit par 85% des jeunes de 14 à 18 ans, Instagram a mis en place une nouvelle réglementation. Il faut maintenant obligatoirement renseigner sa date de naissance lors de son inscription sur Instagram.
Instagram tente d’apaiser les critiques
La plateforme est très critiquée sur son laxisme concernant l’accès pour les plus jeunes. Ainsi, Instagram oblige ses nouveaux utilisateurs à renseigner leur date de naissance avant l’inscription. Cette nouveauté aidera à « préserver la sécurité des jeunes et à permettre des expériences plus adaptées à leur âge » selon le réseau social. Toutefois, ces informations ne seront pas visibles pour les autres utilisateurs. Cependant, la plateforme ne s’arrête pas là et explique que l’âge sera également utilisé pour mieux optimiser l’expérience des utilisateurs. Aussi, il sera possible de filtrer sa messagerie. En effet, les utilisateurs pourront fermer leurs conversations privées et les laisser accessibles aux personnes qu’ils souhaitent.

Source : Lci.fr
Peut-on réellement connaitre l’âge des utilisateurs ?
Cette nouveauté peut être sujette à controverse car la plateforme ne met en place aucun processus de vérification tandis que Facebook le fait déjà … Alors qu’Instagram appartient à Facebook ! Il s’agit d’une simple déclaration sur l’honneur de l’utilisateur. Pour ce faire, Instagram souhaite utiliser l’intelligence artificielle afin de vérifier l’âge des nouveaux inscrits. En effet, les dates de naissances déjà indiquées sur Facebook seront automatiquement mises à jour sur Instagram. Cependant, dans son communiqué de presse, le réseau social ne précise pas ce qu’il en sera pour les utilisateurs de moins de 13 ans qui sont déjà sur Instagram. Aussi, un adolescent peut s’inscrire, en indiquant une fausse date de naissance sur Facebook, ce qui lui donnera automatiquement accès à la plateforme.
Les enfants stars d’Instagram
Un phénomène récent rappelle cette nouvelle règle : Les enfants stars d’Instagram.
Il s’agit de très jeunes utilisateurs, dont les photos sont postées par leurs parents, qui peuvent cumuler des millions de likes et autant d’abonnés. Cette banalisation d’enfants mis en scène leur posera certainement problème sur le long terme. Nous pensons au risque d’harcèlement dont ils seront peut-être victime à l’adolescence. De plus, il y a le droit à l’image que les parents ne prennent pas en compte en les exposant ainsi. Ces enfants, qui se retrouvent exposés dans des poses souvent suggestives, n’attirent pas seulement les utilisateurs bienveillants. Une enquête a révélé que des millions de photos d’enfants postées sur un site pédopornographique russe provenaient principalement d’Instagram. Si le phénomène s’amplifie, cela fera de cette plateforme la plus plébiscitée par les prédateurs sexuels.
Une nouvelle technique, appelée Grooming, consiste à attirer la confiance et la sympathie des enfants. Ici, l’objectif est de créer un lien affectif pour les rendre plus vulnérables émotionnellement. La NSPCC (National Society for the Prevention of Cruelty to Children) met en lumière, dans une enquête, que 32% des cas de Grooming se trouvent sur Instagram, 23 % sur Facebook et 14 % sur Snapchat.
Miser sur la prévention
Pour diminuer les risques et préserver la sécurité des enfants, des campagnes de prévention sont mises en place, notamment en Allemagne. Le Fonds Allemand pour l’Enfance a créé en 2018 une campagne d’affichage afin de sensibiliser les parents au droit à l’image de leurs enfants.
Cette campagne largement diffusée avec le hashtag #ErstDenkenDannPosten (« Réfléchissez avant de poster ») a été particulièrement relayée sur Twitter. De plus, le compte de la police allemande y a aussi associé le hashtag #MeinBildGehörtMir (« Mon image m’appartient ») pour renforcer le message.

Image 1 : « Chère maman, cher papa, réfléchissez avant de poster ! » – Image 2 : « Chère maman et paparazzi, qui vous a permis de poster ça ? ».
Source : Slate.fr
Cette nouvelle réglementation fait écho à une affaire qui avait secoué l’actualité britannique. En 2017, Molly Russel, âgée de 14 ans, se suicide. L’analyse de son compte Instagram a démontré qu’elle avait l’habitude de visionner des contenus concernant la dépression, le suicide et l’automutilation. Par conséquent, son père avait accusé Instagram d’avoir « tué sa fille ». Il avait mis en cause le fait que l’accès à certains contenus, considérés comme choquants, n’étaient pas filtrés.

Source : bbc.com
Instagram tente de protéger ses utilisateurs les plus fragiles… Espérons que les autres réseaux sociaux s’investissent aussi.