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Pouce levé pour… #6 – La 5G, la future révolution technologique

Source : PC Mag

A l’instar du bouton « J’aime Â» et après avoir accueilli comme il se doit le bouton « J’aime pas Â» de Facebook, nous avons décidé de lever le pouce – ou de le baisser – une fois par semaine en analysant une actualité du monde de l’influence. Bienvenue dans l’arène des Césars digitaux !

« La 5G a un problème de nomCe n’est pas une simple évolution de la 4G » d’après le patron de Nokia France, Thierry Boisnon. En effet, la 5G est bien plus que ça.

La 5G, cinquième génération de réseaux mobile, est déjà annoncée comme le futur bouleversement industriel et technique du XXIème siècle. Le nouveau réseau pourrait bien révolutionner nos vies et nos habitudes digitales grâce à sa performance accrue. Petit décryptage de l’incroyable phénomène 5G.

Un réseau surpuissant qui va surtout profiter aux industriels

Ce nouveau réseau mobile nous promet des avantages exclusifs. Il serait, bien sûr, plus efficace que sa petite sœur, la 4G mais serait même plus puissant que la Wi-Fi. En effet, aujourd’hui les utilisateurs bénéficient d’un débit de quelques dizaines de mégabits par seconde (Mb/s) en réseau mobile. Avec la 5G, ce ne sera qu’un mauvais souvenir avec des débits atteignant les centaines de Mb/s voire allant jusqu’à un Gb/s. Grâce à ce nouveau réseau, vous pourrez en quelques secondes télécharger un film HD, ne plus attendre pour passer des appels-vidéos ou encore profiter d’une meilleure expérience de jeux en ligne.

Les grands gagnants seront assurément les entreprises. La 5G sera pour elles le moyen de développer une mise en relation accrue entre leurs différents lieux de production ou encore la possibilité de développer de nouveaux produits innovants. Le géant des télécoms chinois Huawei a d’ailleurs déjà lancé sa puce 5G pour les voitures autonomes. Les objets intelligents sont l’enjeu principal de la 5G qui compte bousculer la vie de millions d’individus en réussissant à connecter de nombreux appareils (des milliers en même temps).  Les villes autonomes et technologiques se développeront ainsi d’avantage.

Les entreprises seront en bonne place pour la révolution qui s’annonce mais les organisations publiques seront aussi les grandes bénéficiaires de cette transformation. Les services de santé pourront ainsi réaliser des interventions à distance comme il a été déjà été le cas en Chine sur un porc. Les services d’urgence pourront aussi se servir de ce réseau pour améliorer leurs communications radios pour leurs échanges entre les différents services et augmenter la vitesse de leurs interventions.

Source : L’Usine Digitale – ©Commission Européenne

La guerre économique et technologique des industriels a commencé

Afin d’offrir le meilleur à leurs clients – mais surtout pour augmenter leurs ventes – de nombreuses entreprises de télécommunications se livrent une véritable guerre pour grapiller des parts d’un futur marché qui s’annonce juteux. Cette lutte pourrait être aussi une aubaine pour les consommateurs, leur donnant un choix important en termes de réseaux mais également de smartphones compatibles.

Huawei : en tête de la course pour le développement de la 5G.

Le leader du mouvement 5G est le groupe chinois Huawei. L’entreprise a fait savoir qu’il avait déjà signé avec près de 40 partenaires à travers le monde, lors de son Analyst Summit les 16 et 18 avril dernier. Elle y a aussi présenté les différentes possibilités prévues avec ce réseau et entre autres, son accord avec la marque d’hôtels de luxe InterContinental et l’opérateur China Telecom pour créer le premier hôtel « intelligent ».

Huawei est aussi l’une des entreprises les mieux placées pour rafler de nombreux marchés nationaux. Par exemple, en Égypte où elle va tester ses installations lors de la future CAN ou encore sur l’île Maurice grâce à des partenariats locaux. Ces possibles ancrages en-dehors de la Chine redorent le blason de Huawei en pleine crise face aux États-Unis. Les Américains l’accusent d’être en lien étroit avec le gouvernement chinois et ont attaqué le groupe pour espionnage. Ces incidents juridiques ont fait beaucoup hésiter d’autres pays notamment en Europe. Le gouvernement états-unien avait d’ailleurs mis la pression sur l’Union européenne pour qu’elle n’accepte pas l’entrée de la 5G made in Huawei sur son territoire. Pari raté, la Commission européenne a préféré laisser chaque pays faire comme il l’entendait. L’Allemagne, la Belgique ou l’Angleterre n’ont pas fermé leur porte au fournisseur chinois. De plus, lors du dernier voyage à Monaco du président Xi Jinping, il a été annoncé que la principauté avec ses 2km2 de territoire sera le premier pays entièrement équipé avec cette technologie grâce à Huawei.

En France, l’État n’interdit pas Huawei mais une loi a été mise en place pour renforcer la cybersécurité. Cependant, d’après Agnès Pannier‑Runacher, secrétaire d’État chargée des télécoms dans une interview pour le Monde, il n’y faudrait pas y voir un lien de cause à effet avec l’entreprise mais seulement un État qui « se contente d’adapter et de moderniser [son] droit ». Free, Bouygues Télécom et SFR seraient déjà prêts à coopérer.

Au niveau des smartphones compatibles, Huawei n’est pas en reste. Un de ces téléphones est déjà compatible avec la technologie 5G au prix de 600€. D’après la marque, les prix devront cependant baisser assez rapidement puisqu’elle a déclaré proposer dès 2020, des smartphones à 300€.

Source : Huawei

Ericsson : l’Européen qui arrive à tirer son épingle du jeu

Ericsson, entreprise de télécommunications suédoise s’est aussi lancée dans la course pour la 5G. Elle a déjà développé les réseaux de plusieurs pays, comme en Corée du Sud qui est le premier pays à avoir développé la 5G en réseau mobile ou en Suisse avec l’opérateur Swisscom. Son ascension continue puisque depuis mars, 18 contrats à travers le monde ont été signés avec la marque. Nous pouvons noter cependant qu’aucun opérateur français s’est tourné pour l’instant vers l’entreprise. Ce nombre de contrats peut paraitre assez important mais à la vue des difficultés de Huawei, Ericsson aurait pu s’attendre à une retombée plus positive. Même si l’opérateur danois TDC a rompu son contrat avec Huawei pour se rapprocher de la marque suédoise, pour cette dernière ce n’est malheureusement pas significatif d’une tendance.

Néanmoins, Ericsson a réalisé d’importants bénéfices grâce à la 5G et ce malgré une enquête qui pèse sur le groupe par rapport à des licences de droits de propriété privée en Chine et une autre aux États‑Unis pour corruption.

Samsung : le premier dans la course au smartphone compatible

La Corée du Sud étant le premier pays à avoir développé la 5G mobile, il semblait assez logique que son constructeur de téléphones suive le mouvement en lançant le premier smartphone compatible avec le réseau. Le 5 avril, le Samsung Galaxy S10 5G était donc lancé en grande pompe pour un montant de 1090€. Même s’il a quelques points faibles encore à régler, Samsung veut conserver la tête dans la vente de smartphones alors que son avance sur Huawei diminue.  

Samsung, en plus de ses téléphones, s’est lancé dans la bataille du réseau en tant que tel en développant ses propres équipements. Sans être leader, il gagne peu à peu du terrain notamment grâce aux tests en cours de réalisation avec le groupe télécom Orange.

Apple : le géant à la traîne coincé entre Qualcomm et Intel

Ces dernières semaines ont été marquées par la querelle entre la célèbre marque à la pomme et l’entreprise de télécommunications Qualcomm. Les deux marques, qui ont travaillé de nombreuses années ensemble, s’opposent depuis 2017. Après une plainte d’Apple contre Qualcomm pour des droits de licence jugés exorbitants, puis après une autre plainte de Qualcomm pour vol de secrets industriels, la réconciliation semblait impossible. Pourtant, en plein procès, les deux entreprises ont indiqué avoir trouvé un accord financier et juridique.

Cet accord permettra à Apple d’accélérer son développement de smartphones 5G. Lors de son conflit avec Qualcomm, Apple s’était en effet tourné vers Intel pour des puces 5G. Intel ne pouvant pas assurer une livraison avant 2020 – voire pour 2021, d’après certaines rumeurs – et Apple, ne souhaitant pas attendre, le constructeur a surement préféré enterrer la hache de guerre. Il a ainsi mis en place un double partenariat avec Qualcomm et Samsung pour lui fournir ces pièces. Intel a alors préféré abandonner la bataille des puces 5G pour smartphones après ce revers.

La 5G, une prouesse technique parfaite ?  

Certaines avancées technologiques émettant des ondes, inquiète pour la santé humaine. La 5G ne déroge pas à la règle.

Dès 2017, 240 scientifiques demandaient un moratoire et alertaient sur les risques potentiels des antennes 5G. Leur puissance étant plus forte, leur propagation est plus réduite que celles de la 4G demandant ainsi une implantation d’antennes-relais plus importantes. Des hommes politiques ont aussi élevé la voix. C’est le cas de Céline Frémault, ministre du gouvernement de la région de Bruxelles-Capitale chargée de l’environnement et de la qualité de vie. Elle propose de plus encadrer les ondes émises par ces antennes et déclare dans un tweet que « Bruxelles pourra être prête en 2020 à accueillir la 5 G, le temps de tester et de s’assurer que les antennes mMIMO respectent les normes que je propose ». Elle a ainsi proposé de relever l’émission d’ondes de 6 à 14,5 volts par mètre, une norme 20 fois plus stricte que la limite préconisée par l’OMS.

Source : Twitter – @celinefremault

Des nombreux citoyens s’inquiètent aussi pour leur santé et de nombreuses associations environnementales relayent ces inquiétudes. Ils estiment que la menace est trop grande pour l’avancée proposée mais surtout que la 5G est développée trop rapidement par rapport au peu d’études sur ses dangers potentiels. En effet, aucune étude épistémologique sérieuse n’a été menée pour prévoir l’impact des ondes 5G.

Un autre risque perçu est la sécurité des informations personnelles des utilisateurs. L’Union européenne a donc mis en place un programme de cadre commun à tous ses pays membres pour évaluer d’ici fin 2019, les dangers de sécurité potentiels.

Source : Le Parisien – Le logo officiel de la 5G

La 5G, annoncée comme la prochaine mutation de ce siècle va s’étendre très rapidement à travers le monde. Dès 2025 voire dès 2020, la France devrait connaître cette nouvelle transmutation. Pour nos voisins Belges, le déploiement de la 5G n’est pas pour maintenant. En cause, aucun contrat n’a été trouvé entre le gouvernement et les partenaires privés. Ils devront atteindre le mois de mai pour renégocier. Pourtant l’Europe pousse ses pays membres à adopter ce nouveau réseau dès 2020. Elle a déjà harmonisé les bandes passantes ainsi que les contrats de licence auprès des opérateurs télécoms qui seront accordés pour une durée de 20 ans.

En novembre 2018, Ericsson a sorti une enquête pour comprendre le déploiement de la 5G à travers le monde. Selon l’entreprise, 1,5 milliard d’abonnements seront effectifs dès 2024, ce qui signifie que 40% de la population mondiale pourront s’équiper. La croissance du nombre d’utilisateurs pour la 5G devrait être plus importante que celle pour la 4G. De plus, la quantité de données mobiles utilisées tous les mois par un internaute sera multipliée par quatre par rapport à 2018, atteignant jusqu’à 21 Go contre 5 actuellement.

Il ne reste donc plus qu’à attendre la propagation de cette révolution pour savoir si les bénéfices technologiques seront à le hauteur et surtout s’ils prendront le pas sur la santé publique.