Pouce baissé contre, Tendances
Published on 30 janvier 2018

Pouce baissé contre…#4 – La disparition des compteurs de partages !

written by Alchimia Communication
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A l’instar du bouton « J’aime » et pour faire écho au bouton « J’aime pas » de Facebook, nous avons décidé de lever le pouce – ou de le baisser – une fois par semaine en analysant une actualité du monde de l’influence. Bienvenue dans l’arène des Césars digitaux !

 

Suite au coup de gueule d’Hervé Monier, spécialiste de la communication digitale, contre la disparition sans avertissement du compteur de partages LinkedIn, nous avons décidé de revenir sur cet outil qui s’évapore subitement et progressivement des blogs et autres plateformes de contenus.

Le compteur de partage c’est quoi ?

Ce petit chiffre qui apparaît en dessous du bouton de partage des réseaux sociaux (LinkedIn, Twitter, Facebook, G+…) permet de comptabiliser le nombre de partages d’un article de blog. Ainsi, il donne aux blogueurs et autres créateurs de contenus la possibilité de se rendre compte de l’impact de leurs articles et de leur(s) diffusion(s) sur les réseaux sociaux et de mieux mesurer l’engagement qu’ils suscitent.

Dans une logique ROIste de visibilité et de notoriété difficile à quantifier pour les entreprises qui investissent dans le marketing d’influence et le contenu, ce petit compteur était l’une des dernières « preuves » de la portée d’un contenu.

ARTICLE share count

©Searchenginewatch

Quand et pourquoi a-t-il disparu sur de nombreux réseaux sociaux ?

Malgré son importance, le 20 novembre 2015, Twitter a décidé de supprimer le compteur de partage sur son bouton officiel pour des « raisons techniques et de coûts entrainés par les requêtes ».

Après 5 ans de comptage, les éditeurs d’articles avaient été désemparés suite à la disparition de ce précieux outil. Du jour au lendemain, c’est une masse phénoménale de « preuves » d’influence qui a donc disparu sans plus ample explication de la part de Twitter. Plusieurs créateurs de contenus ont alors tweeté à ce sujet et rédigé des articles pour illustrer leur mécontentement ainsi que les conséquences néfastes de cette disparition. Par ailleurs, de nombreuses campagnes sont apparues sur internet pour demander à Twitter de revenir sur sa décision de remettre le compteur de partages mais aucune réponse positive de la part du réseau social. A cette époque, un hashtag « #saveoursharecounts » a même été créé et il regroupait de nombreuses plaintes à ce sujet, de même qu’une pétition pour récolter un maximum de signature contre cette décision.

En 2017, Google + a suivi le mouvement en repensant également son compteur de partages. Le réseau social de Google affirmait que le temps de chargement des pages n’était pas optimal du fait du compteur de partages. Google + a donc décidé de simplifier son bouton de partage en un bouton « +1 » qui permettra toujours de partager une page web sur Google+.

La disparition des compteurs a beaucoup fait parler sur les réseaux sociaux mais la toile s’y était progressivement habituée (à contre-cœur et impuissante) ; néanmoins, elle pouvait encore compter sur celui de LinkedIn et Facebook !

Mais ça, c’était avant ! En effet, vendredi dernier, certains blogueurs, créateurs de contenus massivement partagés sur le réseau social professionnel LinkedIn, ont remarqué que le compteur de partages du réseau avait soudainement disparu, sans aucun communiqué préalable de la part de LinkedIn. Certains d’entre eux, comme  Hervé Monnier , ont tout d’abord cru que c’était un bug de la part de leur blog mais aucun signe de mise à jour et, après quelques recherches sur le web, ils ont constaté que le compteur avait été supprimé de tous les blogs. Ils ont alors interrogé le réseau social :

Après quelques jours de panique, surprise (!), le 19 janvier 2018, le compteur de partages LinkedIn a ressuscité ! Explication : LinkedIn France a supprimé ce dernier pendant plusieurs jours pour effectuer un test qui devait permettre de « mesurer l’impact du compteur de partages sur le bouton Inshare » a confié le réseau social au « Blog du Modérateur ». Grâce à ce test, LinkedIn a pu se rendre compte de l’impact sur l’engagement utilisateur ainsi que de l’impact sur le chargement des pages qui était jugé un peu long à cause des compteurs de partages et des montées en charge des serveurs du réseau social.

On peut donc légitimement estimer que les jours des compteurs sont « comptés » : soi-disant trop coûteux, ralentissant le chargement des pages et jugés peu efficaces par certains internautes.

Des conséquences qui ne sont pas à négliger pour les blogueurs

Pourtant, les conséquences de la disparition de ces compteurs ne sont pas des moindres pour les créateurs de contenus ! Sans ce bouton, il est difficile pour eux de mesurer leur taux d’engagement et de se rendre compte de la visibilité de leurs articles. Ce compteur permettait de mieux cerner sa communauté en comprenant les sujets qui leur plaisaient et ceux, au contraire, qui avaient moins de portée. Cela pouvait permettre d’adapter sa ligne éditoriale en fonction des attentes des lecteurs ce qui, en tout état de cause, n’est pas forcément une stratégie payante à long terme, considérant par là qu’un contenu moins « accrocheur » n’est pas forcément moins pertinent.

Une étude réalisée par « Shareaholic » témoigne d’ailleurs que la disparition du compteur de partages sur Twitter semble avoir eu un réel impact sur l’une des principales metrics de l’oiseau bleu. Illustration ? La fonctionnalité des partages Twitter aurait connu en 2015 une baisse de 11.28%. 

Plusieurs blogs ont été impactés suite à la disparition du compteur ; par exemple, le blog de « Matthieu Tranvan » a subi de plein fouet cette suppression ; en effet, sa communauté la plus engagée était sur Twitter qui se trouvait être son canal de diffusion préféré… La disparition du compteur a eu un impact considérable  son blog. Il a vu son nombre de partages diminuer tout comme sa propre estime pour le réseau social.

Capture © Matthieu-tranvan.fr

De son côté, « Google + » s’adresse(ait ?) au grand public et le compteur de partages avait donc là aussi son importance, notamment en terme de référencement. Pourtant, ce n’est pas l’avis du géant de Mountain View pour qui cette décision n’a aucun impact sur le positionnement des sites sur le moteur de recherche.
Pour pallier ce manque plusieurs outils de substitution de ces compteurs ont été créés ;

Des gratuits comme « SharedCount » qui permet, grâce à une API dédiée, d’interroger les services pour afficher le nombre de partages d’un article sur votre blog ; cependant, cet outil demeure moins précis que le compteur officiel et est, qui plus est, limitée à 10000 requêtes quotidiennes en version gratuite…
Une extension Chrome sert également à remplacer le compteur de partage : « BuzzSumo » . Malheureusement, celle-ci ne permet pas d’afficher publiquement le nombre de partages.
Enfin, « Gnip » est une méthode plus officielle pour connaitre le nombre de partages puisque l’outil est proposé par Twitter. Un bémol évidemment : il est payant et assez coûteux !

Gnip-logo-hi-res

count © Techcrunch

Le récent test de LinkedIn France a donc réveillé les anciens démons des blogueurs. Au-delà de l’aspect pratique, pour les entreprises, c’est un outil de crédibilité et de mesure du ROI qui est en train de disparaître. A l’heure où l’opacité autour des influenceurs et de leurs contenus est sans cesse remise en question, les entreprises disposent et disposeront d’un outil de moins pour calculer la rentabilité de leurs campagnes. Merci qui ?