Source : CnetFrance
A l’instar du bouton « J’aime » et pour faire écho au bouton « J’aime pas » de Facebook, nous avons décidé de lever le pouce – ou de le baisser – en analysant une actualité du monde de l’influence. Bienvenue dans l’arène des Césars digitaux !
Il n’y a plus d’âge pour se considérer internaute. Les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés par les internautes de diverses tranches d’âge. Même si les personnes de plus de 50 ans sont de plus en plus nombreuses à s’inscrire sur au moins un réseau social, ce sont surtout les jeunes les plus actifs, notamment les 18-24 ans. De plus, en France, 96% des 15-29 ans ont une connexion internet chez eux (96%) selon l’Insee. La démocratisation d’internet le rend à l’image du monde, où une grande partie des catégories sociales et des tranches d’âge de la population sont représentées.
Cependant une inquiétude règne dans la cyber-sphère : l’absence de responsabilité des uns envers les autres. Malgré les nombreuses alertes sur l’importance du contrôle des contenus accessibles aux plus jeunes internautes, il est difficile pour les parents d’avoir une mainmise absolue sur les activités de leurs enfants au vu de l’accessibilité quasi-totale d’internet, notamment dans les pays occidentaux.
Internet : une porte ouverte sur la sphère privée
Internet est de plus en plus accessible. Des aires de jeux aux salles de cours, dans les foyers comme sur les lieux de travail, une connexion Wifi est souvent disponible dans l’entourage physique des individus. Le pouvoir fédérateur longtemps loué à internet (notamment via les réseaux sociaux) est devenu rapidement un réel danger pour les adolescents. Quels risques encourent les internautes les plus fragiles ? Avec qui sont-ils en communication ? Qui les surveille ?
Il est difficile pour les parents de répondre à ces questions, d’abord parce que l’exploitation des ressources disponibles en ligne n’est pas toujours ancrée dans leurs modes de vie ou leurs habitudes, mais aussi parce que de nouvelles pratiques voient le jour régulièrement.
Quid de Tik Tok, l’application plébiscitée par les plus jeunes ?
L’application, dont raffolent les adolescents, continue d’attirer régulièrement de jeunes utilisateurs depuis son lancement en 2016. Grâce à , notamment, l’intégration de l’application Musical.ly (qui offre la possibilité de se filmer en dansant sur des chorégraphies) en juin 2018, Tik Tok compte actuellement 500 millions d’utilisateurs. L’application star a d’abord été lancée en Chine et a rapidement dépassé le cadre régional par ce rachat. Cette stratégie lui a permis de se lancer sur d’autres marchés, devenant l’application la plus téléchargée dans le monde monde au premier trimestre 2018.

Source : rtl-actu
Le concept d’utilisation de Tik Tok est simple, les utilisateurs peuvent se filmer, monter un clip vidéo puis le partager. Les abonnés réalisent des vidéos de courte durée (avec un temps maximal de 60 secondes) accompagnées d’un fond sonore préenregistré. On y trouve des abonnés s’adonnant à diverses performances en imitant leurs stars favorites. Ce concept a permis à Tik Tok de s’imposer dans le quotidien de millions de jeunes.
L’envers du décor

Source : YouTube
Tout semble aller pour le mieux sur cette application à forte composante adolescente. Alors que le nombre d’utilisateurs de Tik Tok ne cesse de croître, des révélations polémiques naissent au sujet de cette surexposition des adolescents. Rappelons que Tik Tok connaît sa plus large audience chez les 11-12 ans, et peu d’utilisateurs dépassent la vingtaine. Les stars de Tik Tok sont donc des ados entre 13 et 18 ans.
A ce titre, certains prédateurs sexuels utiliseraient l’application pour entrer en contact avec des adolescentes. C’est le youtubeur « le roi des rats » qui révèle l’information à la suite de son enquête. Il déclare notamment que des « hommes adultes qui s’inscrivent sur Tik Tok et ne suivent que de très jeunes filles, souvent dansant en brassière ou dans des vêtements courts« . Il y montre de nombreux commentaires postés sur les vidéos de jeunes filles, notamment des messages à connotation sexuelle ou sollicitant des prises de contacts privées avec ces jeunes filles. L’affaire est prise très au sérieux par les autorités judiciaires. En effet, la Police nationale a lancé en novembre dernier un appel à la vigilance des parents, rappelant que l’auteur de messages malveillants encourt « 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende« .

Source : Twitter
La course aux likes
Ce désir de starification à tout prix conduit les jeunes utilisatrices à flirter avec les frontières de l’érotisme. Conséquence de la loi de la « vidéo la plus attirante » sur le réseau ? Des messages à caractère pédophile y sont publiés. En effet, les mises en avant corporelles des jeunes utilisatrices, parfois à peine sortie de l’enfance, peuvent attirer les internautes malveillants.
Face à ces graves dérives, la modération des commentaires semble bien dérisoire pour stopper ces agissements. Les restrictions imposées par les responsables de l’application ne font pas le poids. Ainsi, certains internautes malintentionnés en profitent pour prendre contact avec les jeunes danseuses. De plus, il est difficile d’identifier ces internautes car beaucoup d’entre eux profitent de l’anonymat qu’offre les réseaux sociaux.
Créer une prise de conscience collective auprès des jeunes utilisateurs/trices ?
Faire comprendre aux utilisateurs non avertis que certaines méthodes d’utilisation des réseaux sociaux peuvent être la source de maux reste le défi majeur de l’éducation du numérique. L’objectif est, pour ces internautes, de se prémunir du cyberharcèlement. Ainsi il en va de la responsabilité des adultes et des institutions de veiller à ce que font les jeunes sur les réseaux sociaux. Internet permet une multitude de dérives et les plus jeunes sont les plus fragiles (surexposition, pédophilie, harcèlement scolaire, contenus interdits aux mineurs accessibles, visionnage de contenus illégaux…). Les responsables des plateformes de médias sociaux doivent aussi sensibiliser les utilisateurs sur les dangers d’une utilisation abusive.
La bonne attitude à adopter pour protéger les jeunes générations ne peut malheureusement être une constante applicable à tous les cas. En utilisant les médias sociaux, le fait d’ouvrir une fenêtre sur sa vie personnelle n’est pas toujours perçu par l’utilisateur car l’environnement dans lequel cette fenêtre s’ouvre (au sein du foyer, dans sa chambre ou à l’école par exemple) reste un environnement rassurant. La subtilité du danger d’internet provient notamment de cette situation : croire les enfants et les adolescents à l’abri parce qu’ils sont chez eux. En effet, sur le net, l’internaute n’a pas toujours conscience de se retrouver « au sein d’un écosystème dont il ne connaît qu’une très faible composante« .