La plume du  lundi  revient sur les informations importantes à retenir au cours de la semaine écoulée sur le web social.Â
Innovation de la semaine
Meta lance « Facebook News » en France

Depuis le 15 février, un tout nouvel onglet dédié exclusivement à l’actualité fait son apparition en France sur Facebook. Déjà présent aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne, « Facebook News » débarque dans l’hexagone à la suite d’un accord-cadre signé entre le réseau social de Mark Zuckerberg et l’APIG (Alliance pour la Presse d’Information Générale), prévoyant notamment la rémunération durant deux ans des éditeurs de presse quotidienne française pour l’utilisation de leurs contenus dans la nouvelle fonctionnalité de Facebook.
Comment y accéder ? Dans l’application Facebook, un nouvel onglet dirige dorénavant les utilisateurs vers une sélection de contenus journalistiques nationaux et régionaux réalisée par une équipe de spécialistes des médias en collaboration avec Media Services, filiale de l’AFP. Des vignettes interactives permettent ensuite de parvenir directement aux articles sur les sites des médias. Mais soyez patients, car seuls quelques chanceux ont pu bénéficier de l’innovation du réseau social depuis son lancement, Meta promettant son accès à tous les utilisateurs français de Facebook d’ici mai 2022.
Outre sa fonction de relais de l’information, « Facebook News » tente de répondre à des enjeux contemporains plus profonds en termes de désinformation et de propagation des « fake news », dont la firme américaine se trouve accusée à plusieurs reprises depuis le début de la crise sanitaire. Souhaitant avant tout favoriser la diversité d’opinions, « ce nouvel onglet offre aux gens un espace dédié pour rechercher les actualités qui comptent le plus pour eux, tout en garantissant que le contenu médiatique original bénéficie d’une plus large diffusion à travers le pays », explique le groupe Meta.
Dans la même logique, le géant de la Silicon Valley a annoncé la création d’un « centre opérationnel virtuel » dans le cadre des élections présidentielles françaises de 2022 afin de réguler au mieux l’activité de ses plateformes numériques durant cet événement. Rémunérant plus de 80 médias dans le monde dont l’AFP au titre d’un programme de vérification des contenus, Meta anticipe de potentielles dérives idéologiques pouvant perturber le scrutin, comme la possibilité pour les utilisateurs de WhatsApp de « signaler par un simple message toute potentielle fausse information à l’AFP, qui pourra y répondre en partageant un article de vérification de ces informations ».
Com de la semaine
La NFL et Pepsi réunissent un casting de gala pour la mi-temps du Superbowl

Il valait mieux rester éveillé dans la nuit du 13 au 14 février. Moment très attendu de la finale du Superbowl 2022, qui opposait cette année les Bengals de Cincinnati aux Rams de Los Angeles, le traditionnel show musical programmé à la mi-temps du match n’a guère déçu une fois de plus. Événement le plus regardé dans l’année à la télévision américaine, les 100 millions de téléspectateurs ont pu assister à un show hors du commun : Snoop Dogg, Dr.Dre, Eminem, Kendrick Lamar et Mary J. Blige étaient au casting du spectacle mémorable de 14 minutes, rejoint contre toute attente par une sixième légende du Rap US en la personne de 50 Cent.
Et qui pour sponsoriser un tel événement musical ? Le très célèbre distributeur de boissons américain Pepsi, sponsor officiel depuis 2011 de la NFL (La Ligue Nationale de Football Américain), a brillamment réussi son coup de com’ avec la diffusion d’un teaser haut de gamme pour annoncer le fameux « Halftime Show ». Excepté l’invité de dernière minute, 50 cent, les cinq monstres du hip-hop ont livré une bande annonce des plus alléchantes, dans laquelle les internautes ont pu s’émerveiller devant certains classiques tels que «The Next Episode », « Family Affair » ou encore « California Love »… de quoi emballer tous les fans de musique avant la cérémonie ! Il fallait s’y attendre, le clip enregistre plus de 16 millions de vues sur Youtube, faisant frissonner le monde entier.
Après Michael Jackson, Lady Gaga, U2 ou encore The Weeknd l’année passée, la NFL et Pepsi ont frappé très fort en recrutant ce casting 100% hip-hop aux 43 Grammy Awards, sous l’impulsion du rappeur Snoop Dogg. Cette édition 2022 témoigne d’une réelle évolution musicale avec la présence de ces mastodontes du rap US sur la scène du Superbowl. Musique la plus écoutée de la planète, le rap se trouve aujourd’hui au centre de toutes les attentions et fait exploser les compteurs du streaming. Si chaque année le « Halftime Show » représente un énorme coup de com’ pour la NFL et ses sponsors, c’est aussi l’occasion pour les artistes engagés de faire passer des messages engagés, comme le symbolique genou à terre d’Eminem en référence aux violences policières subies par la communauté noire aux États-Unis.
Chiffre de la semaine
HugoDécrypte atteint les 1.5 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux

Aujourd’hui à la tête d’une entreprise de quinze salariés, Hugo Travers, fondateur de la chaîne HugoDécrypte, continue son ascension parmi les médias d’info. Crée en 2015 sur Youtube, le concept de sa chaîne est très simple : fournir l’essentiel de l’actu du jour au plus grand nombre chaque soir. Présent sur Instagram (où il cumule 1.4 millions d’abonnés) mais aussi sur Twitch, Youtube et Facebook, HugoDécrypte a réussi à proposer une alternative d’accès à l’information, en ciblant notamment les plus jeunes.
Le diplômé de Science Po Paris ne s’est pas arrêté là . Profitant de l’engouement numérique pour son jeune média, Hugo Travers lance une nouvelle émission spéciale sur Youtube dédiée aux présidentielles. Baptisée « L’interview face cachée » , émission coproduite avec Mediawan, Hugo Travers reçoit chaque jeudi et dimanche à 19h les candidats à l’Élysée pour une interview de 30 à 40 minutes, avec « la volonté d’être accessible et compréhensible pour tout le monde ».
Fort de son ampleur sur les réseaux sociaux, le youtubeur de 25 ans souhaite permettre à tous les jeunes désintéressés des médias et de la politique de découvrir une nouvelle façon d’aborder l’actualité, qui plus est en période électorale. Un mois seulement après avoir lancé « Mashup » sur Twitch, une émission hebdomadaire aux airs de magazine de l’info, Hugo Travers n’a naturellement essuyé aucun refus du côté des candidats, ces derniers étant bien conscients de l’exposition médiatique d’une telle initiative auprès des jeunes générations.
Info business
Le cinéma français et Netflix deviennent partenaires en 2022

C’est officiel, la plateforme de streaming vidéo américaine prend part dans l’industrie cinématographique française. Dans la continuité de l’accord trouvé le mois dernier sur la nouvelle chronologie des médias, à laquelle Canal + sort grand gagnant, le géant Netflix s’engage sur 3 ans à investir 4% de son chiffre d’affaires annuel réalisé dans l’Hexagone dans la création de contenus en langue française. Représentant un montant d’environ 40 millions d’euros, cette participation sera également consacrée au financement de films dits « à petit budget » ainsi qu’au préfinancement d’au moins 10 films destinés à sortir en salle.
Tout premier service de streaming vidéo à conclure un partenariat avec le cinéma français, Netflix pourra très prochainement diffuser des films plus récents sur sa plateforme, raccourcissant le délai d’attente de diffusion de 36 à 15 mois tout en bénéficiant de sept mois d’exclusivité versus ses concurrents. Si le Groupe Canal + reste le principal financeur du cinéma français, avec une diffusion des films 6 mois après leur sortie en salle, c’est une avancée majeure qui se dessine pour le monde de l’audiovisuel. Les services tels que Prime Vidéo, Disney + ou encore Apple TV + peuvent donc espérer faire partie du jeu dans les années à venir, renforçant indéniablement le positionnement culturel de la France face à l’empire cinématographique américain.
Peut-on alors d’ores et déjà imaginer une création Netflix primée aux Césars ou à Cannes dans les prochaines années ? Si films éligibles il y a, on pourrait très bien voir concourir certaines productions issues de plateformes vidéo sur la Croisette, qui plus est quand on connaît leur pouvoir de budgets considérables. En attendant, les sommes déboursées par Canal + et Netflix dans le financement du cinéma font figure de très bonne nouvelle pour l’écosystème français, excepté pour les chaînes TV gratuites qui demeurent au dernier plan de cette nouvelle chronologie des médias.
