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L’influenceur corporate d’Octobre : @SylvainePascual

Ithaque Coaching
tweetsylvaine
Comment passe-t-on de professeur d’anglais en classe préparatoire à coach spécialisé dans le plaisir au travail ? Comment enferme-t-on son patron ou un collègue déplaisant dans un « bocal à con » ? Quelle importance pour les contenus web et quelle place pour le Twitter d’aujourd’hui ? C’est le type de questions qu’on a posées à Sylvaine Pascual, amatrice de chevaux et fée de la reconversion. #Portrait

 

Le plaisir avant tout ? 

99 117h, soit 11,5 années ! C’est le temps moyen que chaque Homme passerait au travail et qui représenterait environ 12% de la durée d’une vie. Lorsque l’on pense que sous la IIIème République, il était estimé à environ 70%, on comprend un peu mieux ce que certains spécialistes qualifient de « société de loisir ». Néanmoins, il n’est pas dit pour autant que cette longue période doive pour autant se transformer en calvaire ! Et si les « I hate Mondays » sont si populaires de nos jours, c’est peut-être parce qu’un bon nombre de travailleurs n’ont pas encore échangé avec Sylvaine, coach spécialisée dans le plaisir au travail et la reconversion. En toute cohérence avec les pourcentages cités ci-dessus, elle nous explique, visionnaire, que la robotisation massive de notre société va faire disparaître de nombreux métiers qui ne seront pas remplacés mais que cette déshumanisation sera vite rattrapée par un effet boomerang qui replacera le rapport humain au centre de la chaîne de valeur. « L’Humain sera un luxe ! ». On ferait d’ailleurs bien de la croire parce que l’humain, c’est justement son truc !

C’est tout d’abord à coups d’accents toniques distillés en classes préparatoires qu’elle débute une activité qu’elle ne poursuivra que le temps d’en faire le tour. Hélas, sa passion pour les sciences didactiques s’arrête là et une lourde chute à cheval la prive, pendant deux longues années, de ses sympathiques étudiants. Deux années, c’est long ! Deux années à gamberger, réfléchir à une possible reconversion et, surtout, ne plus se défausser derrière des excuses qui s’apparentent à la peur, somme toute normale, de se lancer dans une nouvelle activité professionnelle. Qu’à cela ne tienne, 2008 sera l’occasion, après un bref passage dans une entreprise de formation, de lancer sa nouvelle activité de coach et de créer Ithaque Coaching, société spécialisée dans le plaisir au travail et la reconversion. Le constat est simple : « on n’est pas obligé de passer sa vie professionnelle dans la souffrance ou dans l’ennui. ». La solution, clairvoyante : « j’accompagne et soutiens les cadres et managers dans leur démarche de reconversion ».

4 grammes elegance relationnelle

« 30% des gens qui viennent avec un désir de reconversion ne se reconvertissent pas car ils se rendent compte que ce n’est pas leur métier qu’ils n’aiment pas mais la façon de le pratiquer. ». L’évolution des métiers engendrés par les différentes révolutions numériques se ressent d’ailleurs dans son activité puisqu’elles ont permis à ses clients de se former aux nouvelles technologies ou d’envisager même une reconversion à 180° vers l’un des nouveaux métiers créés de facto. Sylvaine en est un exemple frappant puisqu’elle exerce aujourd’hui plusieurs activités : coach évidemment mais également auteure, conférencière, intervenante ou encore animatrice de communautés et blogueuse. Est-on jamais mieux conseillé que par quelqu’un qui a vécu personnellement la situation ? Auprès d’elle, vous identifierez les différents leviers et sources de plaisir qui transformeront le laborieux quotidien : relationnel, organisationnel ou gestion du temps par exemple ; le tout dans une démarche anti-individualiste qui rejaillira sur tout l’écosystème professionnel. Oui, si votre chef est un con, il y a des moyens d’améliorer la situation… en changeant ! #pasdestress

Un réseau par affinité en 140 caractères

Sylvaine n’a aucune appétence pour le démarchage commercial ; heureusement, en 2009 et alors qu’elle fréquente assidûment les plateformes de blogueurs, on lui glisse sous la souris d’aller cliquer sur « l’avenir » qui porte un nom désormais bien connu : Twitter. Ni une, ni deux, elle dompte l’oiseau bleu et adopte rapidement les codes relationnels de l’époque. La convivialité et le naturel des interactions sur le réseau social lui plaisent immédiatement et elle se forge alors une solide communauté de followers autour de thématiques hashtaguées, tout en prolongeant également l’expérience jusque dans « la vraie vie » car, selon ses propres dires, « la rencontre IRL est le prolongement naturel de la rencontre en 140 caractères ». C’est ce qui lui permettra de soutenir son activité de coach avec des clients « entrants » mais également un joli réseau par affinité qu’elle nourrit volontiers par l’intermédiaire de tweet #stress, #rugby, #carrière, #bocalàcons ! Et oui, « les réseaux sociaux sont la machine à café des indépendants… »

Alors que les hashtags génériques suffisaient à être visible à cette époque où « tout le monde se connaissait », l’arrivée des nouveaux twittos s’accompagne bientôt d’une « # précision » : le #stress se scinde en #QVT, #bienêtreautravail, #RSE (etc…) alors que le #carrière est éparpillé en #RH, #reconversion, #mobilitépro, #formation (etc…) pour former, petit à petit, une mosaïque bien plus détaillée des thématiques et domaines de compétence en favorisant au passage le recueil d’informations sur des sujets spécifiques. Sans quitter le nid, elle se tourne alors progressivement vers le grand public avec une page Facebook interactive et un profil LinkedIn dont l’inbox ne désemplit pas de démarchages commerciaux douteux et de sollicitations envahissantes. Mais sa nature la rattrape au galop et, de son propre aveu, elle remet aujourd’hui, avec l’habileté qu’on lui découvre, l’humain au cœur de sa communication : elle tweete sur ses passions chevalines et des illustrateurs amusants aussi bien qu’elle conseille sur LinkedIn les personnes qui souhaitent devenir coach et suivre sa voie. De l’humain dans le digital, n’est-ce pas déjà les prémisses de ce futur « luxe » ?

emotions comprendre agir

Mais pour communiquer sur les réseaux sociaux, il est également important d’être auteur, créateur, producteur de contenus ! C’est pourquoi elle écrit des articles sur son site depuis 2008 ; ils résument aussi bien ses actualités que ses réflexions sur les sujets relatifs à son activité. Elle qualifie ce laboratoire à idées comme quelque chose d’« indispensable » qui permet également d’obtenir des feedbacks sur la perception qu’ont les internautes de ses méthodes. Mais ce contenu n’a pas pour objet de convaincre – « je m’en fous de convaincre ! » grogne-t-elle -, simplement d’attirer à elle d’autres interlocuteurs ainsi que des clients déjà sensibilisés par sa vision métier. Le « content » devient alors une zone propice aux échanges, aux débats et aux rencontres avec des interlocuteurs professionnels, bref, un nouveau moyen d’insérer une touche supplémentaire d’humain dans sa communication digitale… et d’accompagner des clients en visio-conférence à Singapour !

« Il en faut peu, pour être heureux… »

Alors qu’elle finit de nous expliquer la symbolique du « bocal à con », elle nous explique qu’elle ne croit pas au « bonheur inconditionnel, merveilleux, stable et qui ne change jamais » mais qu’elle est animée par une curiosité sans limite et une soif de découverte. C’est sans doute ce qui lui permet d’être elle-même et de s’auto-appliquer ce qu’elle transmet à ses clients ; elle nous quitte avec quelques mots sur le concours complet et le championnat du monde des jeunes chevaux, passion qu’elle cultive depuis ses neuf ans mais pas d’inquiétude, en ce bel automne, il est une autre activité où nous pourrions facilement la retrouver : la cueillette aux champignons dans la forêt de Rambouillet. Nature. Ou comment résumer son portrait en un mot !