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L’influenceur corporate de juillet : @JeromeMonange

L'influenceur corporate de juillet @JeromeMonange « Influence digitale ». « Transformation numérique ». « Retail du futur ». A la croisée de ces termes contemporains, un homme, Jérôme Monange, apôtre du point de vente et prêcheur d’un humanisme fédérateur et managérial que l’on retrouve dans son activité de consultant.

Plongée sous-marine dans la vie d’un homme pour qui le requin est une icône esthétique quoique préhistorique et un témoin du temps qui passe, ce temps qu’il aime figer dans les photographies de ceux qu’il place au sommet de la chaîne de valeur : nous, vous, toi, les êtres humains.

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« Bonjour Monsieur, que puis-je faire pour vous ? »

Cette question, posée par le vendeur (fictif) de la boutique Roche-Bobois qui éclaire votre coin de rue, Jérôme la connaît parfaitement ; cela fait maintenant bientôt trente ans qu’il réfléchit à sa réponse et qu’il sillonne l’univers du retail français à travers ses expériences professionnelles en distillant autour de lui l’idée centrale qu’un point de vente, ou une entreprise, fonctionnent avant tout grâce aux hommes. De Kiabi à Devred, des Galeries Lafayette et Hermès à une mission pour le groupe LVMH, d’un poste de « vendeur plus » à celui de Directeur Régional de 50 points de vente, il a gonflé son expérience professionnelle au gré des aléas d’une vie personnelle qui n’a pas épargné sa santé et lui a appris la résilience. Aujourd’hui consultant en marketing et communication, il délivre ses conseils en B2C aux marques de luxe mais aussi de retail et parfois même en B2B en rappelant à qui veut l’entendre que la transformation digitale est avant tout une histoire d’équilibre ; un équilibre délicat que les retailers doivent trouver, entre technologie et humain. Un moyen, une fin. Devinez dans quel ordre…

Le fil rouge de son parcours reste la compréhension du consommateur, ce client si difficile mais pourtant capital pour la santé d’entreprises qui ont été bien obligées de changer leur fusil d’épaule : l’information descendante, du sacro-saint siège vers le point de vente, n’a plus sa place, tout comme est en train de disparaître la communication imposée dans une époque où les réseaux sociaux transforment le pouvoir d’expression du consommateur final aussi bien que celui du collaborateur. L’expérience client est devenue un enjeu capital pour les marques du retail, « l’expérientiel émotionnel » une obligation pour les points de vente et le CDO le maillon d’une chaîne qui place l’humain comme facteur déterminant du fonctionnement global du secteur. Et ça, Jérôme l’avait compris avant tout le monde et se verrait bien enfiler ce costume de Chief Digital Officer, héros éphémère d’une transformation digitale qui traîne (trop !) malgré les gros titres des communicants.

Pour aujourd’hui, il se plaît déjà largement dans ce costume de consultant spécialisé qui distille son expertise au cours de conférences devant 600 collaborateurs Leroy-Merlin, dans les salles de classe de STUDIO MODE où de l’ISG ou au creux des oreilles de certains dirigeants quand ce n’est pas dans ses tweets et autres posts LinkedIn ; Ah si ! Vous pourrez également le rencontrer pour la 4ème édition du TEDx Issy-les-Moulineaux qui se déroulera le 22 novembre prochain chez Microsoft France et qui aura pour thématique « Le retour au local ». D’ailleurs, spoil alert, il cherche des sponsors : à bon entendeur !

Au-delà de ses activités professionnelles, l’esthétique semble occuper une place importante dans son quotidien ; un look de gentleman, un phrasé fin mais direct, une passion pour les voitures et les circuits, une admiration pour Cartier-Bresson, quelques « street-photographies », le tout sur fond de citation d’Yves Saint-Laurent : « Sans les fantômes de l’esthétisme, la vie serait impossible ! ». Et c’est sans doute entre 23h et 1h du matin qu’il joue, sur les réseaux sociaux, avec les propres fantômes de son esthétisme en partageant ses centres d’intérêts, en transmettant aux autres, sans arrière-pensées, le contenu de ses réflexions expertes et les actualités d’un journal en temps réel.

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« Puis-je connaître votre compte Twitter, Monsieur ? »

« Si c’est pour me proposer des informations qualitatives sur votre univers de marque, avec plaisir Monsieur : @JeromeMONANGE. ». La question d’un vendeur du futur ? Oui, car le point de vente du futur sera lié à une notion expérientielle, en lien avec l’ADN de la marque ; la technologie n’est là que pour servir l’humain et ne peut répondre à tous les besoins des clients. On attend du magasin qu’il ait une fonction émotionnelle au-delà du transactionnel ; il sera un mélange de technologie et d’humain qui va être réintégré progressivement au cœur du point de vente. Il faudra aussi reconsidérer les équipes, les réintéresser financièrement et professionnellement en responsabilisant les vendeurs et en leur redonnant une autonomie précieuse qui aidera à comprendre le consommateur. Ainsi, le magasin va retrouver un rôle communautaire et social. Le même rôle que les réseaux sociaux où Jérôme s’est créé une belle notoriété en partageant les résultats de sa veille et en animant des groupes de discussions sur LinkedIn, « Lab Luxury and Retail 2025 » et « Lab Retail 2025 ». 

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A l’écouter, Twitter est son « journal » préféré : « Twitter est un outil extraordinaire car il permet de faire une veille sectorielle pertinente, d’être reconnu sur une expertise et de transformer le monde virtuel en physique même si à la base, ce n’était pas dans une optique business mais plutôt avec l’objectif de partager des informations et mes convictions ». On conviendra aisément que l’oiseau bleu est un journal actualisé en temps réel dont les pages sont liées aux centres d’intérêt de l’utilisateur. A l’écouter chanter les louanges du volatile et des rencontres e-réelles qui en découlent, on peut se persuader d’une chose : Jérôme aime avant tout l’être humain et se délecte des échanges en 280 caractères qu’il entretient avec sa communauté. Et le réseau social le lui rend bien puisqu’au détour de ses 6,3K de followers, nombreuses sont les propositions qui lui sont faites. Du plaisir simple du partage, il reçoit des invitations comme celles dont il me parle, les yeux pleins d’étoiles, qui a eu lieu la veille de notre rencontre : le Docteur Alexandre et ses diatribes sur l’IA à l’occasion des « Rencontres du Commerce Coopératif et Associé » ou encore Thierry Marx et ses valeurs managériales au Mandarin Oriental lors du rebranding de Price Minister après son rachat par Rakuten.

Connu et reconnu pour son expertise, loin des débats sur l’influencer marketing, il ne cherche pas à cacher son statut d’influenceur digital et cette « capacité à avoir un pouvoir de recommandation ou de partage des valeurs sur un sujet en particulier ». L’exemple de Lactalis rappelle que la e-réputation est un domaine encore obscur pour certaines entreprises alors que d’autres, comme Nestlé, citée en exemple, ont déjà bien compris l’intérêt de monter une « social room » pour maîtriser leur image online. L’alignement des valeurs entre l’annonceur et l’influenceur demeure le point essentiel d’une collaboration de ce type, quel que soit le secteur. Celles de Jérôme sont simples, identifiées et déjà largement abordées au cours des précédents paragraphes alors concentrons-nous désormais sur celui que l’on ne voit pas en ligne, celui qui rêve de réaliser un jour les 24h du Mans, qui se réveille chaque matin avec le souvenir de sa plongée aux côtés d’un requin pointe blanche de 3,5m rencontré en Polynésie et le projet d’en faire de même avec un grand blanc, cet homme qui aime capturer sur pellicule les instants de ces humains

 

qui colorent la planète autant qu’il la détruisent… Ecologiste dans l’âme, conducteur invétéré au quotidien mais qui n’est pas à une contradiction près… ?

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« Au revoir Monsieur, à bientôt peut-être… »

Cet inlassable « apprenant », comme il aime à se qualifier avec humilité, aurait encore sans doute beaucoup de choses à partager mais le temps n’est malheureusement pas figé comme dans ses photographies et toutes les belles discussions ont une fin. Changement de décor, le magasin du futur s’efface au profit d’une terrasse d’un café du 7ème inondée de soleil et je coupe l’enregistrement de notre discussion d’un tapotement de l’index. « Je sais que je ne sais rien » me dit-il pour conclure. Entre une chanson de Jean Gabin ou une maxime de Socrate, il pousse l’esthétisme à son paroxysme et ça me plaît beaucoup. « Au revoir Monsieur, à bientôt peut-être… » susurre alors le vendeur virtuel.