
Twitter racheté par Elon Musk, quelles conséquences ?

Fin avril 2022, Elon Musk, PDG de Tesla s’est offert le réseau social Twitter pour la somme de 44 milliards de dollars, accord qui sera finalisé à la fin de l’année, d’après leur communiqué officiel. Ce rachat questionne sur l’orientation future du réseau social, alors que l’homme d’affaires est connu pour ses prises de position radicales, notamment en faveur d’une liberté d’expression décomplexée. « La liberté d’expression est le fondement d’une démocratie fonctionnelle et Twitter est la place publique numérique où sont débattues des questions vitales pour l’avenir de l’humanité », a déclaré Elon Musk dans le communiqué officiel du rachat.
Le souhait d’Elon Musk de vouloir libérer la parole sera toutefois limitée. Selon 20 Minutes,  l’Union Européenne vient de trouver un accord sur le DSA, «Digital Service Act», qui imposera aux plateformes de retirer « promptement » tout contenu illicite et de suspendre les utilisateurs qui violent « fréquemment » la loi. Si l’homme d’affaires a stipulé être conscient que Twitter devra se soumettre aux lois des différents pays, ces dernières pourraient donc se durcir dans les années à venir. En effet, le fondateur de Space X souhaite principalement modérer ce qui est illégal dans un pays donné, mais également s’attaquer au manque de transparence de la plateforme, en rendant son algorithme public afin d’augmenter la confiance de ses utilisateurs. Pour Henri Isaac, qui a dirigé le Think tank Renaissance Numérique, mettre la recette de Twitter en open source « pourrait permettre d’améliorer le réseau collectivement, de le rendre plus sain et plus efficace ». Au contraire, Anuchika Stanislaus spécialisée en politiques publiques du numérique, s’inquiète que des « acteurs malveillants en profitent pour promouvoir leurs propres produits alors que les codes sources ne sont habituellement révélés qu’à des chercheurs, des personnes habilitées ».
En vue de libérer le potentiel de Twitter, le futur dirigeant souhaite sortir de la Bourse, pour obtenir plus de marge de manÅ“uvre et[CD5] protéger le réseau social économiquement le temps de sa métamorphose. Avec une parole libérée, Twitter, qui peinait déjà à attirer les annonceurs inquiets à l’idée d’être associés à des contenus polémique, devra probablement changer de modèle économique. Jusqu’ici basé sur la publicité, le réseau social pourrait passer à un modèle freemium, qui allie une offre gratuite et une offre payante. Le bouton « edit » (modifier) pourrait, par exemple, être réservé uniquement à la version payante. Ce modèle déjà testé dans quelques pays, avec la version Premium intitulée Twitter Blue, pourrait devenir une norme internationale. Â
TikTok

TikTok va enfin rémunérer ses créateurs !

Sur le même principe que les modèles proposés par YouTube, Instagram ou Snapchat, TikTok vient d’annoncer le lancement d’un programme de partage des revenus publicitaires pour ses créateurs. Uniquement disponible pour les comptes qui comptabilisent plus de 100 000 abonnés, la plateforme diffusera à côté des contenus des créateurs des publicités contextuelles. Le partage du revenu sera ensuite divisé en 50/50 entre TikTok et les influenceurs. Pour rappel, sur YouTube, les créateurs touchent 55%.
Début avril, eMarketer avait pressenti ce changement de cap de TikTok. L’analyste prévoyait un triplement des revenus publicitaires du réseau social en 2022. Actuellement, l’application contient très peu de formats publicitaires. Les créateurs de contenus sont payés via un « Fonds pour les créateurs » qui les rémunère en fonction de la popularité de leurs vidéos. Longtemps estimé être trop peu rémunérés par TikTok, la plateforme veut les rassurer et précise qu’avec TikTok Pulse, « nous allons commencer à explorer notre première distribution des revenus publicitaires avec les créateurs, les personnalités publiques et les éditeurs de contenus. Nous voulons que les créateurs sentent qu’ils ont de la valeur et qu’ils soient récompensés. »
Les marques aussi vont y trouver leur compte ! Elles pourront se servir de ce format pour lancer des publicités dans les 4% des vidéos les plus vues qui défileront à travers le flux « Pour toi » des utilisateurs et s’assurer ainsi, une visibilité maximale sur les vidéos les plus engageantes du moment. TikTok Pulse proposera donc douze catégories où placer leurs contenus, comme cuisine, gaming, lifestyle, mode, etc.
Selon le réseau social, ce format apporte 10% de « mémoration » supplémentaire et une présence de marque améliorée de 8%. On note donc un vrai choix stratégique de la part de TikTok, qui ne ciblera pas ses utilisateurs comme le fait Facebook, mais proposera plutôt un contenu publicitaire affinitaire avec certaines audiences et centres d’intérêts.Â
Le programme sera lancé en juin 2022 aux États-Unis et sera étendu à l’automne dans les autres pays. Nous n’avons pas encore de date précise pour la France.

Instagram se métamorphose

Adam Mosseri, le patron d’Instagram, a récemment annoncé dans un tweet, procéder à des tests auprès de certains utilisateurs, afin de proposer une nouvelle expérience du fil d’actualité, notamment avec les posts, qui apparaîtront en plein écran. Autre changement majeur, le flux se concentrera plutôt sur les vidéos que sur les photos (dans la continuité de la popularité croissante des Reels). Un revirement radical quand on sait qu’Instagram est LE réseau social des photos… Dernier changement, mais non des moindres, les utilisateurs recevront plus de recommandations de contenus selon leurs intérêts.

Ces nouveautés ne sont pourtant pas une grande surprise. En effet, fin mars 2022, Instagram commençait déjà à travailler sur un affichage type plein écran, selon un tweet d’Alessandro Paluzzi, développeur mobile et ingénieur. Cette nouvelle expérience rappelle évidemment le feed proposé par TikTok, le principal concurrent d’Instagram. Leur stratégie semble limpide : augmenter leurs contenus vidéo, à l’instar des Reels, pour continuer d’attirer les créateurs et les utilisateurs actifs sur leur application. Aujourd’hui, les Reels représentent plus de 20% du temps passé sur Instagram.
Mais Instagram n’est pas le seul à s’orienter vers les formats courts de vidéos. YouTube, propriété de Google, pourrait déployer des publicités au sein de YouTube Shorts, où sont publiées de courtes vidéos de 60 secondes maximum. Il y a visiblement tout un potentiel et une manne financière à exploiter sur ce genre de contenus que les grands Groupes ne comptent pas laisser passer. Â

LinkedIn modifie son algorithme

LinkedIn a récemment annoncé des changements pour optimiser son flux d’actualité et améliorer l’expérience de ses utilisateurs.
Le réseau social va privilégier deux types de contenus :
- Les nouveautés qui sont le plus susceptibles de vous intéresser : LinkedIn a conscience qu’il peut y avoir des suggestions de contenus qui ne sont pas toujours pertinentes dans le fil d’actualité. Exemple : vous voyez un post d’un inconnu, car une personne de votre réseau a laissé un commentaire, mais cela ne vous intéresse pas forcément. Le réseau social annonce qu’il privilégiera l’affichage d’une activité plus ciblée de votre réseau et où vous serez également plus susceptible de rejoindre la conversation.
- Des news et posts de leaders d’opinion, experts ou créateurs, selon votre domaine et vos intérêts : Les utilisateurs souhaitent aussi obtenir plus d’actualités pertinentes provenant d’influenceurs dans leur domaine (des personnes extérieures à leur réseau). Ainsi, LinkedIn va travailler pour identifier les contenus experts qui correspondent aux profils des utilisateurs, afin de les mettre en avant dans leur fil d’actualité.
À l’inverse, voici ce qui sera dorénavant moins mis en avant :
- Les publications suscitant l’engagement artificiel : De nombreux utilisateurs se plaignent des posts qui incitent la communauté à s’engager via des likes ou réactions dans le seul but de booster leur reach. LinkedIn déclare : « nous ne ferons pas la promotion de ce type de contenu et nous encourageons tous les membres de la communauté à se concentrer sur la diffusion de contenu fiable, crédible et authentique ».
- Les sondages d’inconnus : Certains utilisateurs en ont marre de voir apparaître un trop grand nombre de sondages de personnes inconnues dans leur fil d’actualité. C’est pourquoi le réseau professionnel indique qu’il va prendre des mesures pour limiter cela à l’avenir.
Enfin, le réseau social prévoit une option pour signaler des posts qui ne vous intéresseront pas, dans le but de mieux cibler vos centres d’intérêts et de pouvoir vous proposer un contenu qui correspondra le plus possible à vos attentes.