Chiffre hebdo #42
Le 29 octobre dernier le réseau Arpanet fêtait ses 50 ans. Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale a un accès à Internet, dont 52,8 millions de Français.
Le « virus » le plus contagieux de l’Histoire de l’humanité
Le développement d’Internet ne semble connaître aucune limite. L’accès quasi illimité et quasi instantané de l’information est l’une des causes principales de l’évolution du nombre d’internautes. Aujourd’hui Internet est omniprésent dans nos vies. En effet, les études annuelles de Hootsuite et We Are Social nous confirment cette réalité. Début 2019, 4 388 milliards de personnes ont accès à Internet (57% de la population mondiale). En un an, plus de 367 millions de personnes se sont connectées pour la première fois à Internet, soit un million de personnes par jour.
Ce n’est qu’à partir des années 90 que le grand public commence à utiliser Internet grâce au système de consultation communément appelé : Web. Tim Berners-Lee, l’un des chercheurs à l’origine de ce programme, le présentait à l’époque comme étant simplement « un système de gestion de l’information ».
Corolaire naturel à cette révolution digitale, le premier logiciel de navigation Mosaïc apparaît (remplacé ensuite par Internet Explorer). Ensuite, les premiers moteurs de recherche voient le jour comme Yahoo, suivi quelques années plus tard par Google. Par la suite, des services marchands comme Amazon ou bien Ebay vont rapidement s’imposer jusqu’à devenir des références. Il faudra patienter jusqu’au début des années 2000, pour assister à l’avènement du Web social (ou Web 2.0). En effet, la création de Facebook (2004), YouTube (2005) et Twitter (2006) va venir enrichir de manière spectaculaire les offres de services disponibles. Cette période multipliera le nombre d’utilisateurs d’Internet qui passera de quelques millions au début des années 90 à plus de 400 millions à l’aube des années 2000.
Le nombre croissant d’internautes provient notamment des pays en voie de développement mais l’équipement des ménages touchent aussi les pays dits « développés ». Selon Médiamétrie, la France compte plus de 52,8 millions d’internautes en février 2019 contre 40 millions en février 2013. Les Français se tournent vers le Web pour notamment deux utilisations : se déplacer et discuter. En effet, les internautes français sont de fervents utilisateurs d’application de GPS, comme Waze par exemple, et veulent échanger en utilisant les groupes de discussion notamment. Les « smobies » (pour smartphones et zombies) sont de plus en plus nombreux. Ce virus est bel et bien le plus contagieux !

Vers un « nouveau Web » ?
Plusieurs décennies après sa création, les dérives du Web se sont proportionnellement propagées avec l’évolution du nombre d’internautes. Les contenus illicites du dark Web, le harcèlement sur les réseaux sociaux, les fake news, les théories du complot, la cybercriminalité, le prosélytisme extrémisme et religieux, le vol de données, le revenge porn, la propagation de discours haineux, etc. sont d’autant de contenus et de processus qui ont trouvé un second souffle après la démocratisation du Web.
Pour tenter de faire face à ces phénomènes d’ampleur et à leurs graves conséquences, Tim Berners-Lee lui-même plaide pour le lancement « d’un contrat pour le Web ». Le 6 décembre dernier, dans une tribune accordée au New York Times, il déclarait que « le Web avait été détourné ». Il s’est donc adressé aux grandes entreprises et aux gouvernements et leur a préconisé de changer la donne en recréant une relation de confiance entre le Web et ses utilisateurs. Tim Berners-Lee compte s’attaquer notamment à l’hyper centralisation du Web (seulement quelques entreprises gèrent son accès) et équité (juste répartition entre les pays riches et les pays pauvres mais aussi entre les hommes et les femmes).
Cependant, malgré cette initiative qui comprend des dizaines d’entreprises et de gouvernements, l’un des grands principes du Web a été remis en question par les USA. En effet, le principe de neutralité du Net, qui « garantit que les opérateurs télécoms ne discriminent pas les communications de leurs utilisateurs mais demeurent de simples transmetteurs d’information », a été aboli en 2018 dans le pays. Même si ce principe fondateur de la liberté numérique s’applique toujours dans l’Union Européenne, l’abandon de ce principe par la première puissance mondiale pourrait annoncer le déclin de la liberté d’expression.
Focus sur l’Histoire d’Internet et son évolution
Il y a maintenant 50 ans, l’ancêtre d’Internet voyait le jour. Retour sur une technologie qui a révolutionné les modes de communication à l’échelle planétaire.
Dès 1957, dans le contexte de la guerre froide, la course à la supériorité technologique et militaire bat son plein entre les deux superpuissances. Sous l’impulsion du Président Eisenhower, les américains créent une agence chargée des projets de recherche de défense militaire : la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency). L’amorce de ce tournant technologique commence notamment lorsque les soviétiques envoient le premier satellite dans l’espace : Spoutnik.
Initialement, l’objectif de l’Arpanet était de relier des centres universitaires de recherche et des installations militaires. En octobre 1969, le réseau Arpanet effectue sa première communication. Des « paquets » de données transitent entre l’Université de Californie (UCLA) et l’Institut de Stanford. Puis, au fil des années, la DARPA perd le contrôle sur le développement de celui-ci. C’est en 1983 que l’Arpanet deviendra Internet. Par définition, Internet est la contraction de deux mots « Interconnected » et « Network » ce qui signifie « le réseau interconnecté ». Ce qui lui vaut le surnom « network of networks » (le réseau des réseaux).
Source : Journal du net